Liberté
Je t’ouvre la porte de mon coeur un instant, avec l’espoir que mon histoire te servira à toi aussi. Cet été, une personne proche de mon mari et moi a prononcé des paroles très blessantes à mon égard. En fait, personne n’avait jamais été si méchant avec moi. J’ai vécu de grandes épreuves dans ma vie et j’ai déjà été blessée, bien évidemment, mais jamais par des paroles aussi troublantes. Des paroles qui attaquent ma valeur et mon identité en tant que femme et en tant qu’épouse.
Je repassais souvent la scène dans ma tête, je revoyais son regard de colère et j’entendais ses paroles blessantes, encore et encore. Chaque fois, stupéfaite, sur le choc devant autant de méchanceté. Après quelques semaines, j’ai pris conscience que je devais lui pardonner. Mais je ne voulais pas le faire. Comme si en retenant mon pardon, elle souffrirait et regretterait davantage. Comme si en mettant du temps à la pardonner, elle réaliserait à quel point elle m’a fait mal. J’avais l’impression qu’en pardonnant, je lui donnais raison et je minimisais l’impact de ses paroles. Comme si je lui faisais un cadeau en lui pardonnant.
Mais...!
Pardonner ne veut pas dire changer le passé. Que tu pardonnes ou non, rien ne sera changé au passé. Ce qui a été dit ou fait restera ainsi.
Quand tu pardonnes, c’est le futur que tu changes parce que tu es libéré. Retenir notre pardon nous rend malade, émotionnellement, spirituellement et parfois même physiquement, puisque l’amertume et la colère prennent toute la place et détruisent. Pardonner n’est pas synonyme d’accepter. Pardonner, ce n’est pas accepter ce que la personne nous a fait ni minimiser ce qui s’est passé. Pardonner ne veut pas nécessairement dire qu’il doit y avoir réconciliation.
On ne se mentira pas, le processus de pardon est difficile. Le pardon commence par une décision et c’est souvent cette étape la plus difficile à franchir. Pour moi, pardonner, c’est faire confiance à Dieu. L’humain n’a rien fait pour mériter le don de la vie, c’est une grâce. Cette même grâce nous permet de pardonner. C’est une décision que je prends avec foi et non pas parce que je considère que le mal fait à mon égard n’a plus d’impact. Inutile d’attendre de se sentir bien, d’attendre que la blessure ne fasse plus mal. Fais le choix de pardonner et la guérison qui suivra sera entière. Pardonner, c’est s’offrir un cadeau, celui de la liberté.