Face à la réalité
Chaque fois que je rencontre des gens que je n’ai pas vu depuis un bon moment, on me demande comment avance notre projet de conversion d’autobus en VR. Ou encore, les gens sont surpris de me voir en pensant qu’on était déjà partis en voyage! Ça me fait toujours sourire (continuez de me poser la question 😉) parce qu’on pensait nous aussi qu’on serait sur le point de partir à cette date… disons qu’on a grandement sous-estimé l’ampleur du projet! Alors quand on me pose la question, je réponds pratiquement toujours la même chose : « Ça avance tranquillement, mais ça avance! » Si vous saviez le nombre de fois qu’on se demande mon mari et moi dans quoi on s’est embarqués! On s’entend, on sait pourquoi on le fait. Ce qu’on ignorait, c’est l’ampleur de la conversion elle-même. Mais vous savez quoi? On ne regrette pas (sauf des fois peut-être… temporairement 🤪)!
Beaucoup de choses se sont passées et on est plus que dus pour une mise à jour. Premièrement, plusieurs pensent que nous avons acheté un autobus scolaire. Détrompez-vous! C’est plutôt un autobus voyageur de 45 pieds! Deuxièmement, non on n’est pas partis encore, on espère l’avoir assez avancé pour le mettre en essai lors d’une escapade à l'hiver 2023. On a décidé de faire une petite série d’articles pour vous parler plus en détails d’où nous en sommes dans la conversion et vous montrer plein de photos. Dans le dernier article de cette série, on vous parlera davantage de nos projets de voyage.
De la rouille et de la soudure!
On a acheté notre autobus en novembre 2020. Mon mari a passé les deux premiers mois à enlever et démonter les bancs et les porte-valises au plafond. Vous savez le fameux tapis qui recouvre les murs et le plafond, eh bien, il fallait l’arracher. On a bien souri en faisant des petites découvertes de tout ce qui peut se retrouver sur un plancher d’autobus : gomme, monnaie, emballage de barres tendres, mini jouets, des billets de correspondance, etc. Nous l’avons ensuite entreposé durant deux mois à l’hiver 2021, ce qui nous a permis de se remettre de nos émotions et de réajuster nos attentes! 😅
Ayant récupéré notre autobus au printemps, on a passé les mois suivants à avancer autant que possible. On a commencé par enlever, sceller et réinstaller les 16 fenêtres (juste ça, on en a eu pour plusieurs fins de semaine). Mon mari a continué de retirer pratiquement tout ce qui ne faisait pas partie de la structure, ce qui inclut plusieurs portions du plancher! Une fois arrivé au squelette de l’autobus, mon vaillant mari a minutieusement enlevé toute la rouille et refait de la soudure là où nécessaire pour s’assurer de l’étanchéité de la structure… tout en gérant 136 autres trucs ici et là! Comme mon mari le dit souvent, c’est un projet de restauration autant qu’il en est un de conversion!
Je vous avoue que je ne me sentais pas très utile pendant cette période. À vrai dire, avec mes faiblesses au niveau respiratoire, on avait convenu que je ne sois pas trop dans l’autobus à cette étape vu toute la poussière et la rouille qui se ramassait dans mes bronches malgré un masque. De plus, on n’avait pas les outils en double pour cette portion des travaux. J’en ai profité pour travailler sur les plans de notre future maison sur roues, donner des coups de main ponctuels, faire des (heures de) recherches sur Instagram et YouTube pour trouver des idées de design, conseils, astuces rangement, etc.
C’est aussi ça les rêves…
J’ai vite constaté que faire ma part pour notre projet, c’est aussi assumer plus de tâches (dans la maison, sur le terrain, et toutes autres tâches) alors que mon mari passe beaucoup de ses temps libres dans l’autobus. C’est aussi accepter de passer moins de temps en famille (sauf quand on est tous les quatre dans l’autobus) et plus de temps seule avec les enfants. C’est aussi être un grand soutien pour mon mari, être sa fan #1, être présente pour prendre les décisions avec lui.
Derrière chaque rêve réalisé se cachent des frustrations, des pleurs, des découragements, des doutes, mais aussi beaucoup de détermination, de résilience, de persévérance, d’apprentissages et de joie. Les réseaux sociaux nous amènent malheureusement trop souvent à voir la portion la plus belle, celle si facile à envier. Et lorsqu’on frappe un mur, que notre projet ne se passe pas comme prévu (n’est-ce pas toujours ce qui arrive?!) ou qu’il requiert plusieurs sacrifices dont on avait minimisé l’ampleur, il peut être tentant d’abandonner ou de se sentir seul. Nous gardons les yeux fixés sur notre « why » et sur notre Dieu qui a déposé ce rêve dans nos coeurs. C’est en Lui que nous trouvons la force et la persévérance, et c’est à Lui que nous venons pour demander sagesse quant à la façon d’équilibrer le temps passé sur le projet et le reste de nos vies. On se rappelle que ce qu’on veut bâtir est bien plus grand qu’un autobus; on veut bâtir des souvenirs en famille dont on se rappellera toute notre vie, on veut vivre à fond l’école de la vie, on veut voyager pour admirer la création et découvrir davantage ce monde que Dieu a créé, on veut connecter avec des gens de divers pays, on veut vivre autrement et pleinement en fonction de nos valeurs.
Dans notre prochain article, je vous parle de nos belles avancées réalisées au cours de l’été dernier dont notre skylight. On en est particulièrement satisfaits… malgré les péripéties qu’il a engendrées (et qu’il engendrera dans le futur… attendez de lire l’article qui parle des travaux effectués cet été!) qui illustrent d’ailleurs très bien le piquant de notre projet! Restez à l’affût!