Artifices et sacrifices
Je ne pense pas me tromper si je dis qu’on a tous déjà vécu l’effet néfaste des réseaux sociaux. C’est vrai qu’ils nous sont très utiles pour trouver des idées et pour s’inspirer. Mais je vous avoue qu’après avoir passé un weekend à travailler dans l’autobus, ce n’est pas toujours facile de voir sur les réseaux sociaux les photos des activités qu’on fait mes amis pendant leur weekend ou leurs vacances. C’est clair que ça n’a rien d’attrayant passer une belle journée d’été à suer dans notre autobus, à travailler d’arrache-pied! Mais c’est aussi ça bâtir nos rêves. Ça ne vient pas sans sacrifices. Derrière chaque rêve, il y a les artifices et les sacrifices.
Il y a aussi la vie qui continue! Au cours de l’été 2021, alors qu’on travaillait fort dans l’autobus, mon mari faisait de la recherche d’emploi puisque le poste tel qu’il l’avait connu pendant la pandémie prenait fin et il devait retourner à son ancien poste. Il souhaitait trouver un emploi qui correspondait mieux à ses forces et ses intérêts. Il cherchait également un emploi totalement à distance. Après de la recherche, de la prière et des entrevues, il a changé de travail à la fin septembre et toute la petite famille est ravie qu’il soit définitivement à la maison pour travailler! Faisant l’école à la maison, on a plein de beaux moments en famille et de repas partagés ensemble. Après cet été bien chargé, on a pris des petits temps de repos à l’automne pour profiter des couleurs et des beautés que nous offrent l’automne au Québec.
Un plancher chauffant!
À l’automne, on a tracé notre plan avec les divisions au plancher et fait les ajustements nécessaires de sorte à pouvoir tracer le chemin que suivrait notre plancher chauffant. Une étape quand même un peu stressante puisqu’une fois les tuyaux du plancher chauffant installés dans le plancher, on ne peut pas faire de changements majeurs au niveau des plans. On s’entend qu’on n’a jamais dessiné de plans pour une maison, encore moins une maison dans un autobus! On pouvait ensuite installer les tuyaux du plancher chauffant et les différentes couches d’isolant par-dessus. Cette étape nécessitait beaucoup de précision et s’est avérée plutôt fastidieuse parce qu’une fois les tuyaux passés, on devait s’assurer de prendre les mesures exactes d’où passaient les tuyaux pour les retracer sur les couches supérieures du plancher de façon à voir exactement où ils sont. On éviterait ainsi de mettre une vis dans un tuyau au moment d’installer les meubles.
L’une de nos dernières étapes avant l’entreposage pour l’hiver fut de décider quelles fenêtres on allait condamner et on les a isolées. Il faut garder en tête que les sources de lumière sont aussi des sources de chaleur et de froid. Un mur avec une fenêtre veut aussi dire moins de rangement possible sur ce mur… et potentiellement moins d’intimité! On a condamné 6 de nos 16 fenêtres. On essaie du mieux qu’on peut de prendre les meilleures décisions, mais il y a tant d’inconnu! Parmi les publications de gens ayant fait ce genre de conversion, je lis souvent que peu importe à quel point tu planifies bien, il y aura des portions de construction que tu regretteras. Oh là là! j’espère juste qu’il n’y en n’aura pas beaucoup! Je lis aussi que certains se lancent dans la conversion d’un deuxième autobus quelques années à peine après avoir converti leur premier et je me dis : « Ils sont fous! »
La ligne est mince entre se laisser inspirer et se comparer. Lorsque je suis sur les réseaux sociaux et que le sentiment de ne pas en faire assez, de ne pas être à la hauteur ou de ne pas être assez ceci ou cela surgit, je m’efforce de fermer mon téléphone. Mais ce n’est bien souvent pas suffisant pour faire taire ce sentiment. Je dois faire l’effort conscient de me rappeler que ma valeur n’est pas déterminée par ce que je fais (ou ne fais pas!). C’est absurde que nous nous comparions avec des gens qui n’ont pas les mêmes priorités, la même personnalité, les mêmes forces, la même réalité! Pourtant, c’est si facile de le faire! À chacun ses aventures et ses victoires!